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Pauline Maillot

Maître de conférences en STAPS, parcours sur-mesure entre sport et recherche

Pauline Maillot a toujours voulu travailler dans le domaine du sport et de la recherche, après une thèse sur l’exergaming, elle a trouvé un poste sur-mesure en tant que maitre de conférences en STAPS. Elle codirige, à ce titre, un Master qui combine des enseignements à Paris-Saclay et à Paris-Descartes où elle est aussi directrice adjointe de l’UFR STAPS.

Avec un père professeur d’EPS et une mère chercheur à l’INSERM, vous avez toujours voulu combiner sport & recherche. Finalement vous avez trouvé votre voie ?

C’est vrai ! J’ai toujours su que je voulais étudier les Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) mais j’ai hésité entre Masters professionnel et recherche ! J’ai finalement opté pour un Master parcours « Activité Physique Adaptée » (APA) et « Vieillissement et Handicap : Mouvement et Adaptation » (VHMA) avec l’envie de faire de la recherche.

Ensuite, j’ai eu l’opportunité de faire une thèse et de décrocher une allocation doctorale. Je me suis donc consacrée à l’étude de l’effet de l’activité physique sur le vieillissement notamment cognitif et j’ai centré mes recherches sur la pratique émergente (à l’époque) de l’activité physique assistée par jeux vidéo dit « exergaming ». Il s’agit de la  contraction de deux mots anglais « exercice » (qui désigne l’exercice physique) et « gaming » (le fait de jouer). Cette pratique consiste à faire de l’exercice physique c’est-à-dire en jouant debout en interagissant avec un programme présent sur écran et défini par les expérimentateurs. Notre corps devient alors la manette de jeu. Cela permet d’aborder le mouvement et la stimulation cognitive  avec des mouvements doux et un cadre ludique.

 

Quelle est la suite de votre parcours après votre thèse sur l’exergaming ?

J’ai obtenu ma thèse en 3 ½ ans et j’ai ensuite poursuivi avec un contrat d’Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche (ATER). Ensuite, j’ai obtenu un contrat d’un an en stage Post-Doctoral (post-doc) à l'Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux (IFSTTAR) né en 2011 de la fusion de deux géants de la recherche : l’Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité (Inrets) et le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC). J’ai concentré mes recherches sur l’entrainement en réalité virtuelle avec un focus spécifique sur la traversée de rue chez le piéton senior. J’ai principalement travaillé en laboratoire auprès de personnes âgées sur le sujet de l’entrainement cognitif avec appui technologique notamment autour du développement de supports tel que des simulateurs permettant la traversée de rue. C’est un sujet important car la traversée de rues est très accidentogène pour les personnes âgées comme pour les jeunes enfants qui sont les deux publics les plus exposés au risque.  

Mon sujet de recherche m’a amené à travailler sur l’entrainement des capacités cognitives et fonctionnelles mises en jeu lors de cette situation de la vie quotidienne avec un focus user expérience (expérience usager). J’ai étudié les mécanismes de la prise de décision, notamment celle qui est défaillante, en cherchant à remédier aux déficits identifiés. Un des enseignements est que les personnes âgées doivent travailler la perception de leurs capacités cognitives et physiques et régulièrement les réactualiser.

 

Aujourd’hui que faites-vous ?

Je suis maitre de conférences à l’Université Paris-Descartes spécialisée sur la psychologie de la personne âgée et l’activité physique adaptée. J’ai obtenu un poste sur concours de la fonction publique. Suite à la sélection sur dossier (présentant mes recherches scientifiques et mes activités administratives et d’enseignement), le concours se poursuit par une audition devant jury pour argumenter ses motivations et son projet d’intégration à l’établissement. A l’époque j’avais 28 ans et j’ai été classé N°1. Avec une moyenne d’âge généralement autour de 34 ans, cela a été une vraie surprise et une satisfaction pour moi !

 

Vous êtes finalement revenue à Paris-Saclay ?

J’attaque en effet ma 7ème année en tant que maitre de conférences en STAPS et je codirige un Master qui combine des enseignements à Paris-Descartes et à Paris-Saclay ! J’ai intégré depuis juin 2018 la direction de l’UFR STAPS de l’Université Paris-Descartes où je m’occupe du développement de nos formations dans le domaine de l’Activité Physique Adaptée et la Santé mais aussi de l’accompagnement de nos étudiants en situation de handicap.

Je travaille également au sein du laboratoire de recherche de l’Institut des Sciences du Sport Santé de Paris (I3SP-EA3625). Toujours en lien avec mes thématiques de thèse et de post-doc, je pilote des études sur le vieillissement cognitif, l’apprentissage en réalité virtuelle et la réadaptation via l’activité physique. J’encadre deux doctorantes dans leurs recherches. Mon objectif est de développer au maximum l’autonomie dans la vie quotidienne des 65-90 ans, celle-ci peut aussi se gagner par l’exergaming.

 

Un secret pour faire assurer une vie professionnelle aussi dense ?

L’activité physique ! C’est une vraie passion que je n’ai jamais perdue ou presque… j’essaie de ne jamais rater mon match de foot en salle entre collègues du vendredi midi !

 

Interview de Sabine Ferrier, 
Chargée du réseau des diplômés de l’Université Paris-Saclay, 
Direction de la Formation et de la Réussite.