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Manon Blin

Tour de France de l'évènementiel

Intrépide, Manon Blin explique que dès qu’elle en a eu l’occasion, elle a toujours travaillé car toute expérience professionnelle est toujours valorisable. Très tôt elle fait ses premiers pas dans l’évènementiel, elle nous raconte son parcours de caravanière du Tour de France au 4L Trophy en passant par les chantiers Concordia. Aujourd’hui diplômée du Master 2 « Management des Evénements et des Loisirs sportifs », elle travaille dans l’agence Human n’ Partners.

Vous avez toujours multiplié les expériences professionnelles. Même avant votre entrée à la Faculté des Sciences du Sport, on peut dire que vous aviez déjà un parcours professionnel ?

J’ai démarré ma formation par un DUT « Techniques de commercialisation » à Vannes. A l’époque je n’avais pas encore de projet professionnel précis, j’avais envie d’explorer l’univers du commerce sans pour autant me spécialiser. Nous avons eu la chance d’avoir de très nombreux intervenants issus du monde professionnel notamment une personne issue du service culturel de la Mairie de Vannes que j’ai trouvé passionnante.

J’ai donc décidé de réaliser mon stage de seconde année de DUT en tant que responsable du Service à la Population de la Mairie de Châteaugiron. J’étais en charge d’organiser la programmation et l’animation de la saison culturelle et comme je remplaçais une personne partie en congé maternité, j’ai été très vite autonome avec un travail en direct avec les élus ce qui m’a permis « de faire mes armes ». J’ai développé un goût certain pour l’évènementiel.

Après le DUT j’ai pris une année de césure durant laquelle j’ai fait du bénévolat. J’ai rejoint Concordia, une association qui propose de travailler sur des chantiers en France et à l’international. Les projets sont divers : on pense de suite à la rénovation du patrimoine mais on peut rénover une église en Auvergne comme animer un orphelinat en Russie... Personnellement, je suis partie au Pays de Galles dans une ferme écologique en mode « woofing ».

Quand mon année de césure a pris fin, je me suis inscrite à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard en Licence Professionnelle « Marketing et Communication des Organisations du Sport, de l’Evénementiel et des Loisirs ». J’ai fait mon stage dans une agence d’évènementiel « Org’Events » en tant que chef de projet événementiel où j’ai notamment travailler sur l’Open de Tennis de Rennes ou encore le festival de musique « Natura’Zik ».

Enfin, je suis diplômée d’un Master 1 « Tourisme et Evénementiel Sportif, en alternance » que j’ai obtenu à l’Université de Rennes II. J’ai toujours préféré le terrain aux bancs de l’école, j’ai donc fait le choix d’une alternance. J’ai travaillé comme chef de projet événementiel et chargée de communication auprès de la Mairie de Noyal-sur-Vilaine. C’était une belle expérience donc je garde un bon souvenir mais l’alternance entre les cours et la vie en entreprise rend compliquée le suivi des projets, ce qui est un peu frustrant quand on travaille dans l’évènementiel.

 

Vous avez été caravanière pour le Tour de France, vous en gardez un bon souvenir ?

J’ai rejoint le Tour de France car je ne me suis pas totalement retrouvée dans mon Master 1 à Rennes et par le bouche à oreille, j’ai fini par entendre parler du Master 2 « Management des Evénements et des Loisirs sportifs » de l’Université Paris-Saclay… sauf que ma candidature n’a pas été retenue, je n’ai même pas été prise pour l’oral. Cela n’a pas enlevé ma motivation, comme c’est le parcours que je voulais rejoindre, j’ai décidé de prendre une nouvelle année de césure avant de candidater une nouvelle fois lors de la rentrée suivante.

C’est durant mon année de césure, que j’ai été caravanière. Le Tour de France est une grande famille. Les solutions d’hébergements sont différentes en fonction de l’étape selon si l’on se situe en ville ou en montagne. On trouve toujours le moyen de se retrouver et l’ambiance est festive en journée comme en soirée. Concrètement être caravanière, c’est être affiliée à un véhicule customisé et c’est représenter et valoriser une marque, ce qui oblige à un comportement exemplaire en continu. C’est un évènement pointilleux en matière d’organisation mais aussi de sécurité : on roule au pas environ 1h30/2h00 avant le premier cycliste, en respectant une distance entre chaque véhicule de la caravane tout en gérant le public présent en continu le long de la route. On propose toujours des animations mais aussi des goodies que l’on lance, il faut donc toujours faire très attention.

Durant l’hiver, j’ai été responsable en station de ski, à Super Dévoluy. J’ai travaillé pour Odyssée, un groupe qui organise des séjours au ski tout compris. Je manageais une équipe de 4 personnes avec plus de 15 000 touristes sur une seule saison. J’étais responsable de l’accueil (installer les gens dans leur logement, fournir les forfaits, les équipements) et de l’animation avec des évènements en journée et le soir.

 

Vous êtes persévérante et vous aimez les challenges, peut-on revenir sur votre participation au 4L Trophy ?

L’aventure du 4L Trophy correspond au projet porté durant ma seconde année de DUT. C’est une très belle expérience mais aussi un défi sportif qui demandent une grosse préparation et beaucoup de professionnalisme car il faut parvenir à rassembler entre 12 000 et 15 000 €. Nous sommes partis à 4 camarades de promotion avec 2 voitures, je conduisais la 4L familiale. Il a fallu trouver des sponsors que nous avons séduits en nous engageant à rouler avec la 4L durant toute l’année qui précède le départ. Le rendez-vous est donné à Paris et on rejoint le Maroc par la route avec la traversée du Détroit de Gilbraltar, ensuite on a différentes étapes et le but de la course est bien sûr d’arriver en premier. J’appréhendais un peu la conduite dans le sable mais on roule beaucoup dans le désert sur pistes. Le soir, on dort sous tente dans un campement où les enfants, des villages aux alentours et que le 4L Trophy soutient dans le domaine scolaire, viennent nous rendre visite. J’ai beaucoup aimé ces moments mais j’aurais aimé que le rallye développe encore plus cette dimension de soutien d’échange avec les populations locales.

 

Finalement vous avez réussi à intégrer la Faculté des Sciences du Sport de l’Université Paris-Saclay ?

Oui (rires) ! La seconde fois je suis allée à l’oral et ma candidature a été retenue. Je n’avais entendu que du bien au sujet du Master 2 « Management des Evénements et des Loisirs sportifs » (MELS) de l’Université Paris-Saclay, j’en retiens la richesse des enseignements et la qualité des intervenants. Pour moi c’était l’occasion de finaliser ma formation et de valoriser la première partie de mon parcours professionnel. Il y avait de la cohésion et de la complémentarité entre les étudiants avec un projet professionnel collectif pour apprendre à travailler en équipe. On s’est tous mutuellement appris des choses. Nous avons organisé le Nocti’Raid qui est un évènement sportif combinant plusieurs disciplines. Nous avons aussi fait un voyage en Angleterre en visitant de nombreuses infrastructures sportives, cela a créé des liens que j’ai conservés.

 

Racontez-nous votre stage de Master 2 au service communication de l’UCPA?

L'Union nationale des Centres sportifs de Plein Air (UCPA) est une association d’éducation sportive qui oeuvre en faveur d’un sport accessible à tous. L’association propose une pratique sportive occasionnelle lors de séjours vacances adultes et/ou enfants « tout compris » (hébergement, repas, matériel, cours, etc) dans une ambiance « colonie ». L’association permet aussi une pratique sportive au quotidien avec de nombreux cours (de l’escalade au kite surf) proposés dans toute la France.

J’ai effectué mon stage au Pôle « Communication & Sponsoring » avec la mission de refondre l’identité graphique de la marque. L’idée était de « rajeunir » le logo et de pouvoir décliner la charte graphique tout en créant un nouveau kit de communication. Ma seconde mission était de développer la visibilité de l’offre « sports extrêmes ». J’ai donc mené plusieurs campagnes d’activation par exemple au FISE (Festival International des Sports Extrêmes) à Montpellier. Le stand de l’UCPA disposait d’un skate-park et proposait des cours de trottinettes, rollers et skates mais aussi un concours de sauts et de free-styles ou encore des séances de signatures avec des figures emblématiques des sports-extrêmes.

 

Vous travaillez désormais chez Human n’ Partners ?

Je n’ai pas pu être embauchée à l’UCPA faute de budget. Comme j’avais obtenu mon diplôme de Master 2, j’ai décidé de fêter cela et durant la soirée une amie m’a informé qu’elle connaissait une agence qui recrutait : Human n’ Partners. C’était un vendredi soir, samedi matin j’ai eu un entretien téléphonique, mardi après-midi j’ai passé un second entretien directement à l’agence et j’ai été embauché le mercredi !

Human n’ Partners est une agence de communication événementielle spécialisée dans les événements corporate des sociétés du CAC 40 : EDF, La poste/La Banque Postale, Vinci, SNCF, Hermès… Ce sont des évènements destinés aux salariés avec à chaque fois une plateforme d’inscription mise à disposition. Dans un premier temps, j’ai été « assistante chef de projet » en charge de la gestion des participants : rédiger l’invitation, gérer les mails et les relances, répondre aux questions, éditer les e-badges ou encore diffuser un questionnaire de satisfaction une fois l’évènement terminé. Désormais, je suis « chef de projet ». Je travaille directement sur l’évènement avec ce goût pour le terrain que je n’ai jamais perdu. Il faut, en accord avec le client et le budget alloué, réserver un lieu, manager les prestataires, créer la scénographie, valider la signalétique, gérer le transport & les transferts ou encore briefer les équipes terrain.

 

A vous écouter, il semble que le réseau soit important dans un parcours professionnel ?

Mille fois : oui ! J’ai toujours pensé que créer du lien et même de la connivence entre les personnes était important. En Licence professionnelle, j’ai été présidente du BDE, le bureau des étudiants. Nous avons organisé le Noël des étudiants, des soirées ou encore un séjour au ski. J’ai pu travailler sur le Tour de France grâce à une rencontre en Licence, j’ai connu le Master 2 de la Faculté des Sciences du Sport de Paris-Saclay par le bouche à oreille et j’ai trouvé mon travail actuel grâce au réseau encore une fois !

Aujourd’hui je vois régulièrement certains étudiants de ma promo Paris-Saclay. Venant de la même formation et travaillant dans des domaines proches, nous aimons nous retrouver pour partager nos expériences, nos carnets d’adresses, nos opportunités.

Toutes les rencontres que j’ai eu la chance de faire durant mon parcours, m’ont fait grandir d’une manière ou d’une autre. Et si j’en suis arrivée là aujourd’hui, c’est en partie grâce à elles.

 

Interview de Sabine Ferrier, 
Chargée du réseau des diplômés de l’Université Paris-Saclay, 
Direction de la Formation et de la Réussite.