Lucie Pallesi

Mon travail de recherche se trouve à la croisée de l'étude sociologique des sciences, de la sociologie du sport, de la sociologie du genre et des études queer. Dans le cadre de ma thèse, je m'intéresse aux personnes transgenres dans le sport de compétition.

Le sport et en particulier le sport de compétition est l'arène sociale où la bicatégorisation par sexe demeure prégnante. Celle-ci s'appuie sur deux présupposés : le fait que l'on pourrait différencier les individus selon leur sexe de manière binaire (homme/mâle ou femme/femelle) et le fait que le sexe masculin aurait un avantage biologique significatif sur le sexe féminin en termes de performances sportives dû à la testostérone. Avec la visibilité croissante de la population LGBTI+ depuis les années 1970, l’existence de personnes trans' dans le sport de haut niveau a gagné en représentation, ce qui a poussé des institutions sportives internationales à proposer depuis une quinzaine d'années des règlements encadrant l'inclusion des personnes trans' dans le sport de compétition en se fondant sur  une vision psycho-médicale de la transidentité.

Ma thèse se propose d’étudier comment l'inclusion des sportifs et sportives trans' dans la pratique compétitive de haut niveau réactualise l'idéologie de la naturalisation du sexe. Elle se centre d'une part sur l’étude socio-historique des processus, savoirs scientifiques et dispositifs qui conduisent à l’établissement des critères autorisant les personnes trans' à participer aux compétitions et d'autre part sur l'étude des récits de vie de sportif.ve.s trans'.

My research work is at the crossroads of science studies, sociology of sport, gender studies and queer studies. My PhD thesis deals with transgender people in competitive sport.

Sport -especially competitive sport- is one of the social arenas where sexual difference and categorization remains central. This sexed partition is based on two assumptions: the belief that there are two sexes (male/female) which we can clearly distinguish and the belief that the male sex has a significant biological advantage over the female sex regarding sport performances thanks to testosterone. The increasing visibility of LGBTI+ people since 1970 has led international sport institutions during the last fifteen year to draft regulations that provide a framework for trans' inclusion in competitive sport embedded in a psycho-medical understanding of transidentity. 

My PhD thesis examines how the inclusion of trans' athletes in top-level competitive sport updates the ideology of the naturalisation of sexes. On the one hand it focuses on the sociohistorical study of processes, scientific knowledge and mechanisms which lead to establish criteria allowing trans' athlete to participate in competitions provided that they realise body modifications; on the other hand it studies trans' athletes life stories.