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Flavien Mazzon

Parcours sur-mesure entre sport, ingénierie et ergonomie

Flavien MAZZON est passionné de sport, il a toujours trouvé le moyen de décrocher des jobs étudiants dans le milieu sportif, il a pratiqué de nombreuses disciplines notamment le parachutisme et la wingsuit où il est recordman européen dans le cadre d’un saut de groupe. Il a trouvé sa voie avec un métier centré sur le corps qui mêle ingénierie et approche médicale.

Quel est votre parcours post-bac ? Vous êtes passé des métiers de l’ingénieur aux métiers du sport ?

Après le bac, j’ai fait une classe préparatoire aux grandes écoles « ingénieur » en « Maths sup » puis « Maths spé ». J’ai toujours aimé l’ingénierie mais j’ai pris conscience que je voulais vraiment travailler dans le domaine du sport. J’ai donc finalement rejoint la Faculté des Sciences du Sport de Paris-Saclay.

Au départ, je me suis dit que j’allais être professeur d’EPS car j’aime découvrir une discipline, l’explorer au maximum, évoluer en allant jusqu’à la compétition et pouvoir l’enseigner. A la fin de ma licence, j’ai davantage eu envie de retrouver les sciences de l’ingénieur et de combiner dans ma vie professionnelle « ingénierie » ET « sport ». J’ai donc opté pour le Master ISMH « ingénierie du sport et du mouvement humain » avec une démarche très « sciences » mêlant sport, médecine et ingénierie.

 

Vous avez toujours réussi à décrocher des jobs étudiants liés au sport ?

Mes jobs étudiants m’ont permis d’avoir un petit revenu utile durant mes études mais j’ai toujours voulu mettre en application mes compétences afin de les valoriser et ne pas être seulement sur un « job alimentaire ».

Grâce à l’Université Paris-Saclay et au CRR, j’ai passé ma formation PSC1 (qui a remplacé l'ancien BNS « Brevet National de Secourisme ») ainsi j’ai pu être équipier secouriste à la Croix Blanche dans l’Essonne. La Croix Blanche est complémentaire de la Croix Rouge, c’est une approche un peu différente. Les secouristes sont rémunérés donc professionnels (à la Croix Rouge ce sont des bénévoles) pour des interventions potentiellement très exigeantes. Par exemple, lors d’un match, la Croix Rouge va gérer les gradins et le public tandis que la Croix Blanche intervient sur le terrain et les joueurs.

Ensuite, grâce à une UE facultative durant ma Licence, j’ai passé le BNSSA « Brevet National de Secouriste et Sauveteur Aquatique » ancien Brevet Maitre-Nageur Sauveteur et j’ai pu exercer comme encadrant bébé nageur. C’est passionnant notamment en ce qui concerne l’évolution du bébé. Il est possible de le faire des 2-3 mois avec un nourrisson qui a un rapport à l’eau lié à la vie in-utero et une capacité instinctive à retenir sa respiration en fonction des situations. La découverte du monde aquatique instaure une familiarité donc une certaine mise en sécurité de l’enfant. Si celui-ci tombe dans l’eau, il sera moins paniqué voire capable de rejoindre un bord de piscine avec quelques mouvements de nage. Dès 4 ans, il est possible d’aller vers de la natation avec des enfants qui vont avoir une nage très efficace.

Grâce à une équivalence de ma Licence 3, j’ai pu être directeur UCPA de l’école de parachutisme avec un encadrement des mineurs de 15 à 18 ans. C’est une discipline très exigeante avec un gros investissement physique mais aussi mental. On saute à 4 000 mètres d’altitude avec une ouverture du parachute à 1 000 mètres équivalent à 60 secondes de chute libre où il faut savoir prendre appui sur l’air. On apprend très vite à voler à plusieurs tout en explorant les innombrables configurations de vol possibles. Depuis, je me suis mis à la wingsuit (qui consiste à voler avec une combinaison ailée).

 

Vous avez opté en Master 2 pour un mémoire de recherche ? Quel était le sujet ?

Mes jobs étudiants m’ont offert une vraie expérience professionnelle, j’ai combiné celle-ci avec de la recherche. J’ai passé mon mémoire avec l’Institut Français de Masseur Kinésithérapeute (IFMK) avec un travail sur les opérations de pose de prothèse de genoux. Je me suis focalisé sur les techniques de chirurgie et les calculs liés à la localisation du centre articulaire indispensable pour poser correctement la prothèse durant l’opération.

 

Aujourd’hui vous êtes diplômé et vous travaillez chez Azergo ?

J’ai commencé chez Pitchpin Ergonomie solution, qui est une filiale d’Azergo, sur un remplacement de congé maternité où j’étais responsable d’approvisionnement.

Aujourd’hui, j’ai rejoint Azergo qui propose un accompagnement pour l'aménagement de postes de travail dans une approche ergonomique. Je suis conseiller et responsable du secteur Ile-de-France Sud-Ouest. Je suis chargé d’accompagner les entreprises et les collectivités pour améliorer les conditions de travail de leurs salariés, valides mais aussi ceux en situation de handicap.

Il y a un vrai travail sur le corps car la conviction profonde est de se rapprocher au maximum des « positions naturelles ». L’idée est de pouvoir prévenir les éventuelles douleurs qui découleraient d’un poste de travail non adapté. Il y a une étape « étude / analyse » puis « expertise » pour adapter le milieu professionnel au corps et à la santé de chacun. C’est une démarche inclusive avec des solutions diverses : sièges ergonomiques, bureaux assis-debout, souris d’ordinateurs adaptés jusqu’au sur-mesure qui challenge notre approche. Il faut bien distinguer le handicap visible du handicap invisible comme les névralgies, les lombalgies ou encore les troubles musculo-squelettiques (TMS). Il faut apprendre à jongler entre pathologie, poste de travail et budget.

 

Vous êtes un passionné de sport non ?

Oui totalement ! J’ai eu la chance de grandir dans une famille très sportive, j’ai toujours eu une pratique sportive assidue. J’aime découvrir de nouvelles disciplines et me perfectionner en allant parfois jusqu’à la compétition. Je suis passionné de parachutisme et d’arts martiaux acrobatiques. Grâce au parachutisme où je totalise 800 sauts, j’ai pu passer à la wingsuit. En 2017 nous avons battu le record d’Europe de wingsuit avec un vol en groupe rassemblant 25 participants. Ce record n’a jamais été égalé pour le moment https://www.youtube.com/watch?v=lmPfD1PXtIk Comme j’ai désormais un peu plus de 350 sauts de wingsuit au compteur, j’espère devenir formateur à la fin de l’année.

Au-delà du sport, je suis passionné par la connaissance parfaite de son corps. Contrairement aux apparences, je n’aime pas les situations dangereuses qui ne sont jamais plaisantes. J’aime repousser mes limites mais j’apprécie surtout la maitrise du risque. J’aime savoir maitriser mon corps dans un contexte donné, c’est ce que je fais aussi chez Azergo.

 

Interview de Sabine Ferrier, 
Chargée du réseau des diplômés de l’Université Paris-Saclay, 
Direction de la Formation et de la Réussite.