Aller au contenu principal

Christophe Granger, Prix Femina 2020 dans la catégorie essai

Recherche Article publié le 04 novembre 2020 , mis à jour le 16 janvier 2024

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Paris-Saclay, le 4 novembre 2020

 

Christophe Granger, maître de conférences à la Faculté des Sciences du Sport de l’Université Paris-Saclay, vient de remporter le prix Femina 2020 dans la catégorie essai pour son ouvrage Joseph Kabris ou les possibilités d'une vie. Cet opus s'appuie notamment sur un travail scientifique, produit de ses recherches sur le corps.

Joseph Kabris ou les possibilités d’une vie (Anamosa) est une œuvre biographique qui, à travers l’étonnante histoire d’un homme né vers 1780 à Bordeaux, pose une question cruciale souvent laissée de côté : Au fond, comment se fait une vie?

L'ouvrage est le fruit de recherches que mène Christophe Granger sur le corps. Il est issu d’un ensemble plus vaste de textes rédigés dans le cadre de son Habilitation à diriger des recherches ("Faire corps. Éléments pour une sociologie historique") soutenue le 25 septembre 2020. Dans ces travaux, le chercheur s’est attaché à mettre au point une démarche d'analyse qu’il a baptisée "biographie sociologique" et qui, à partir d'un cas singulier qu’il a étudié en détail et dans la durée, se propose de poser les jalons de ce que l’on peut appeler les sciences sociales de la vie individuelle.

Christophe Granger est membre de l'équipe Société, Cultures et Organisations sportives au sein du laboratoire CIAMS. Ses travaux de recherche, situés dans le champ de la socio-histoire, portent principalement sur l’intellection des formes corporelles de la vie sociale, autrement dit sur la place des conduites corporelles, des socialisations et des mises en jeu du corps et, notamment, la construction du « vivre sportivement » dans les luttes de classement et de reclassement auxquels se livrent les groupes sociaux en compétition pour la définition des manières d’être légitimes.

En prenant pour terrain l’ordre des pratiques sociales et celui de l’autonomisation des contextes d’action qui passent par le corps (vacances, sport, plage, travail, etc.), mais aussi en étudiant la construction de champs de spécialistes des choses corporelles, comme les médecins, les juristes, l’État, l’école ou le clergé, dont les rapports de force sont constitutifs des catégorisations corporelles du monde social, c’est à ce programme général, celui en quelque sorte d’une socio-histoire du « capital corporel », que Christophe Granger consacre ses travaux.

Outre qu’ils prennent appui sur des terrains d’analyses qui concernent la genèse des catégories de jugement qui ont présidé à l’autonomisation historique d’un espace des sports et à la spectacularisation des activités sportives (gestes, jeu, critique, organisation, perception), mais aussi la sociologie historique des sensibilités (bruits, douleur, ennui) comme mode de construction des conduites sociales, ce travail de recherche s’adosse à une plus large réflexion sur l’épistémologie des sciences sociales.

Christophe Granger est également co-rédacteur en chef de la revue 20&21. Revue d’histoire et membre de la rédaction de la revue Zilsel. Science, technique et société depuis 2018. Co-fondateur de la revue Sensibilités, Histoire, critique et sciences sociales, il dirige par ailleurs la collection «Le mot est faible» aux éditions Anamosa.

Il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels :

  • La Saison des apparences. Naissance des corps d’été, Paris, Anamosa (2017)

  • La Destruction de l’université française, Paris, La Fabrique (2015)

  • Le Vase de Soissons n’existe pas, Paris, Autrement (2013)

  • Les Corps d’été. Naissance d’une variation saisonnière, Paris, Autrement (2009)

Contacts presse

Gaëlle Degrez

01 69 15 55 91 / 06 21 25 77 45

gaelle.degrez@universite-paris-saclay.fr

Stéphanie Lorette

06 10 59 85 47

stephanie@influence-factory.fr